Rapport au Conseil des Gouverneurs du CMR par le groupe d'étude Withers
Examen du Programme de premier cycle au CMR Excellence équilibrée :
élément moteur des forces armées du Canada à l'aube du nouveau millénaire
4500-240 (ADM (HR-Mil))
Le 24 septembre 1998
Voir : p. 30 de 81 de la copie officiele imprimée du rapport
L'année préparatoire à Saint-Jean touche les élèves qui sortent des écoles secondaires où ils n'atteignent normalement pas le niveau d'études requis pour être admis au CMR. Ce peut être le cas dans l'ensemble d'une province ou bien uniquement dans une de ses régions. Au Québec, l'existence de cégeps comme étape de transition aux études supérieures signifie que les diplômés des écoles secondaires (11e année) sont âgés d'un an de moins qu'ils ne le seraient s'ils avaient obtenu leur diplôme ailleurs.
Saint-Jean vise à s'occuper de l'importante problématique liée aux études préparatoires en ajoutant une année complète à la séquence. La Corporation fort St-Jean est le véhicule qui a été mis en place par deux paliers de gouvernement afin de poursuivre certaines activités sur l'ancien campus du CMR. La corporation consacre environ 16 % de la subvention annuelle qu'elle reçoit du gouvernement fédéral au financement de la composante éducationnelle de l'année préparatoire, en donnant à contrat cette composante au cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu qui, à son tour, donne la composante éducationnelle du programme à une organisation scolaire indépendante. La composante ou le pilier militaire, qui inclut le pilier de l'éducation physique, relève d'un capitaine de la Force régulière qui doit rendre compte au Commandant du CMR en suivant la chaîne de commandement.
Cette année, il y a eu 132 inscriptions; environ 75 % de francophones, le reste provenant de plusieurs endroits au Canada, de Terre-Neuve, du Nouveau-Brunswick et de l'Ontario pour la plupart. Bien au-delà de 90 % des quelque 100 étudiants qui réussiront l'année préparatoire s'en iront au CMR. Ils sont encadrés par un personnel travaillant surtout à temps partiel (14 personnes) et par 5 autres personnes employées à plein temps dans le pilier militaire (Compagnie Fort St-Jean).
Le programme actuel de formation générale est solide mais laisse à désirer au chapitre du choix des cours. La composante militaire à Saint-Jean est excellente. Durant l'année écoulée, l'officier commandant de la Compagnie Fort St-Jean a fait du recrutement dans le cadre du programme et y a fait participer les élèves-officiers. Les mesures qu'il a mises de l'avant sont de toute première importance pour attirer un nombre convenable d'élèves-officiers du Québec. Les élèves-officiers de l'année préparatoire choisissent leur GPM au deuxième semestre et le tutorat est de très grande qualité.
À Saint-Jean, le programme restera toujours un volet indispensable du modèle d'excellence équilibrée dont ce rapport recommande l'adoption. Bien entendu, il faudra l'élargir. Il faudra faire passer le nombre des inscriptions à 210 et employer un nombre accru de professeurs à plein temps. La dotation en personnel militaire de la Compagnie Fort St-Jean devrait passer à 9 personnes, le commandant de la compagnie inclus. Le coût annuel du programme élargi de formation générale passera à 1,25 million de dollars (actuellement 780 000 $). Il faudra diversifier encore plus les cours théoriques pour s'adapter au tronc commun du programme du CMR préconisé dans le modèle d'excellence équilibrée.
Les ententes contractuelles en vigueur concernant la prestation des cours de l'année préparatoire à Saint-Jean prendront fin dans deux ans. Il faudrait souligner que cela soulève déjà certaines inquiétudes chez les professeurs. Diverses options sont envisagées relativement au mode de réalisation du programme de formation générale après cette date. Trois de ces dernières nous ont été mentionnées : a) maintenir le statu quo tout en s'adaptant à l'augmentation nécessaire des inscriptions et à l'élargissement des choix, b) donner directement à contrat au cégep le programme voulu, ou c) charger le CMR de s'occuper de l'embauche et de prendre les décisions en ce qui concerne le programme de formation générale. Il faudra qu'une analyse exhaustive de ces options soit faite pour trouver la solution la plus rentable et qui satisfasse directement aussi aux besoins des FC.
L'année préparatoire à Saint-Jean est valable et il est possible de la parfaire tout en mettant en oeuvre le modèle d'excellence équilibrée. C'est ce qui est impérativement requis si l'on veut que le CMR soit une institution vraiment nationale.
Cependant, une année supplémentaire complète ne permet pas de régler convenablement le problème consistant à avoir des étudiants, par ailleurs accomplis, dont les choix personnels au secondaire, sans égard à la province ou à la région, ont fait en sorte qu'ils sont quelque peu sous-préparés pour suivre les cours de mathématiques et de sciences du tronc commun élargi préconisé dans ce rapport. Cette année préparatoire ne convient pas non plus dans le cas des étudiants, d'où qu'ils viennent, éprouvant des problèmes mineurs de préparation.
Il faut que le CMR lui-même surmonte ces obstacles en offrant certains cours qu'on pourrait qualifier de « rattrapage », ou qui permettent un départ plus lent dans une discipline donnée. Ces cours ne s'apparentent d'aucune façon à un relâchement de la norme élevée à atteindre à la fin du programme dans les matières du tronc commun, mais ils favorisent plutôt le maintien d'une norme finale élevée de la part de tous les excellents candidats, quel que soit l'ensemble des connaissances acquises antérieurement. Ce processus, réalisé surtout durant la première année scolaire, constitue une étape de mise à niveau et d'uniformisation des standards qu'une institution nationale doit faire.