1946 -
Un soldat canadien de seconde génération, Dallaire est né aux Pays-Bas. Il a passé son enfance à Montréal, est entré au CMR Saint-Jean en 1964, a obtenu un baccalauréat en sciences en 1969 du CMR et son brevet d’officier dans le Régiment royal de l'Artillerie canadienne. Par la suite, il a fréquenté le Collège de commandement et d'état-major de la Force terrestre canadienne, le US Marine Corps Command and Staff College, et a suivi le British Higher Command and Staff Course.
Dallaire a commandé le 5e Régiment d’artillerie légère du Canada, a été Directeur - Besoins en ressources terrestres durant quatre ans, a été promu brigadier-général et nommé commandant du CMR Saint-Jean de 1989 à 1991, et a ensuite commandé le 5e Groupe-brigade mécanisé du Canada à Valcartier.
En 1993, Dallaire a reçu le commandement de la Mission d’observation des Nations Unies Ouganda-Rwanda (MONUOR) et la Mission des Nations Unies pour l'assistance au Rwanda ( MINUAR), chargées d’aider à la mise en œuvre des Accords d’Arusha, un accord de paix conclu après trois ans de guerre civile entre le gouvernement rwandais et le front patriotique rwandais. L’accord de paix a échoué et les extrémistes ont mis en oeuvre un plan, confirmé plus tard par le Tribunal pénal international pour le Rwanda, de débarrasser le Rwanda de la population tutsi.
La Force de maintien de la paix de Dallaire, sujette au chapitre VI de la Charte des Nations Unies, avait un mandat lui défendant d’intervenir. Elle a reçu l’ordre de se retirer quand la guerre civile et le génocide subséquent ont commencé en avril 1994. Sa Force a été réduite à seulement quelques centaines de gardiens de la paix africains mal équipés et n’avait même pas le mandat de protéger la population civile menacée d’être massacrée. Dans cette situation désespérée, sans mandat de l’ONU, avec la plupart des gardiens de la paix rapatriés, Dallaire et sa Force réduite, y compris un groupe d’état-major de douze officiers canadiens comme seuls renforts, sont demeurés comme la seule présence officielle de l’ONU.
En trois mois, plus de 800 000 Rwandais ont péri et près de quatre millions ont été déplacés. Le contingent de Dallaire est demeuré au Rwanda, sous menace constante, pour être témoin du génocide et protéger ceux qui cherchaient refuge. Son influence aurait permis d'éviter le massacre de 32 000 Rwandais.
Plus tard en 1994, Dallaire a été nommé commandant de la 1e Division canadienne et commandant adjoint des Forces terrestres canadiennes. En 1996, il est devenu chef d’état-major du sous-ministre adjoint, personnel, au QGDN. En 1998, il a été promu lieutenant-général et est devenu le premier sous-ministre adjoint (Ressources humaines - Militaires). Après presque six mois de congé de maladie dû à sa blessure de stress opérationnel (BSO), tôt en 1999 il a repris du service en tant que conseiller spécial au chef d'état-major de la défense, dans le domaine du perfectionnement professionnel des officiers, avec mandat de définir la réforme du corps d'officiers. Son rapport préliminaire a été présenté en janvier 2000. Cependant, sa blessure de stress opérationnel empêchait un futur déploiement opérationnel et il a été libéré des Forces canadiennes pour des raisons médicales en avril 2000.
Par la suite, le secrétaire général de l’ONU a nommé Dallaire membre du Comité consultatif sur la prévention des génocides. Ce dernier a aussi agi comme conseiller spécial auprès du ministre d’Anciens Combattants Canada, conseiller auprès du ministre de la Défense nationale, et conseiller spécial auprès du ministre responsable de l'Agence canadienne de développement international au sujet d’enfants affectés par la guerre. Grâce à une bourse d’études à l’Université Harvard, il a fait des recherches sur l’utilisation des enfants comme armes de guerre.
Dallaire a été nommé au Sénat du Canada en 2005, a présidé le sous-comité des anciens combattants et a co-présidé le comité de la sécurité nationale et de la défense. Il a démissionné en 2014 pour continuer le travail de sa vie sur l’élimination de l’utilisation des enfants soldats par l’intermédiaire de l’Initiative Enfants soldats Roméo Dallaireà l’Université Dalhousie.
Il a obtenu des doctorats honorifiques et des bourses de perfectionnement de plus de trois douzaines d’universités au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni. Il est officier de l’Ordre du Canada, grand officier de l’Ordre national du Québec, et commandeur de l’Ordre du mérite militaire. Il a reçu la Croix du service méritoire et a été fait officier de la Légion de mérite des États-Unis.
Parmi de nombreux prix, Dallaire a reçu la médaille Pearson pour la paix de la part de l’Association canadienne pour les Nations Unies, le prix Vimy, le prix du Collège Arthur-Kroeger (Université Carleton) pour l’éthique en affaires publiques, le prix Elie Wiesel du Musée commémoratif de l’holocauste des États-Unis, la médaille d’honneur de l’Association médicale canadienne, le prix pour réalisation humanitaire de la Société canadienne de psychologie et le prix d’humanisme de l’Université Harvard.
Les écrits de Dallaire incluent deux succès de librairie. Shake Hands with the Devil : the Failure of Humanity in Rwanda et sa version française J'ai serré la main du diable : la faillite de l'humanité au Rwanda ont gagné le Prix littéraire du Gouverneur général pour les écrits de non-fiction en 2004 et le prix Shaughnessy Cohen pour des œuvres politiques accordé par le Writers’ Trust of Canada. Ce livre a inspiré un documentaire qui a gagné un Emmy Award, de même qu’un grand film du même nom. Il a aussi été présenté comme preuve devant des tribunaux de crimes de guerre jugeant les auteurs du génocide rwandais.
Le plus récent livre de Dallaire, They Fight Like Soldiers, They Die Like Children : The Global Quest to Eradicate the Use of Child Soldiers, et sa version française, Ils se battent comme des soldats, ils meurent comme des enfants : Pour en finir avec le recours aux enfants soldats, décrit le phénomène des enfants soldats et propose des solutions pour éliminer cet horrible abus des enfants.
Citation sur plaque :
Soldat, humanitaire, auteur, sénateur, militant